Les fientes des statues


Je ne sais plus vraiment ce que c'est d'avoir mal
Bien callé dans le creux de ma zone de confort
Je n'éprouve plus rien et ne fais pas d'effort
Pour m'extraire de ce sac de peau. Tout m'est égal.

J'ai coulé tout entier dans une chape de béton
Puis me suis enrobé de plomb et cette croûte
Recouverte de glaires, de merde et de mazout
Eloigne la douleur, fait fuir les passions.

Les élans, les transports, les peines et les joies
S'abattent, pleuvent et ruissellent, s'effacent et se diluent
Comme dans les jardins, les fientes des statues
Et sur le macadam, les chapelets de crachats.


Commentaires

Articles les plus consultés