Smile invadors
Il y a eu la peste, il y a eu la rage,
Il y a désormais la fièvre des images.
Du corps jusqu'au langage, tout est contaminé.
On s’aime, on se déteste avec des smileys.
Plus besoin, à présent, de sortir de chez soi.
Derrière les écrans, il y a la multitude
de ceux qui font exactement pareil que moi :
je ne suis plus tout seul dans cette solitude.
Les masses atomisées par les émoticônes,
ces expressions stupides sur des petits ronds
jaunes,
ne trouvent plus les mots pour trouver des
amis :
les droites parallèles ne croisent que l’infini.
Derrière ce paravent, je suis juste un cerveau.
Mon corps est une suite de un et de zéro.
Je tisse lentement la toile de mon linceul :
on veut faire des rencontres mais on finit tout
seul.
Un jour, je serai mort et que restera-t-il ?
Des posts inutiles, tous écrits sous pseudo,
sur d’improbables sites, les restes d’un profil
et sur Google image : un avatar idiot.
Commentaires
Enregistrer un commentaire