Comme un vieil utérus
Planté là comme un pieu au milieu de l’hiver
Dans le lit asséché d’une ancienne rivière
J’attends sans espérer le dernier autobus
La nuit m’a avalé comme un vieil utérus
Jamais il ne viendra, mon ange, mon gardien
Celui qui dans les cieux désigné pour mon bien
Devait veiller sur ma précieuse destinée.
Mon ange ou bien est mort, ou bien s’est résigné.
Un car articulé, comme un insecte vide
Dépasse mon arrêt et son corps translucide
Fait dans l’obscurité un trajet de lumière.
Où terminent les mots qui forment mes
prières ?
Dans cette zone inerte, aux frontières de la ville
Les bâtiments sont laids, fonctionnels, serviles
Les bus ne s’y arrêtent que quatre fois par jour.
Il ne faut espérer de dieu aucun secours.
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