Fin de règne





L’aube est là. Je m’en vais. Tu vois. Je vais partir.
C’est mon dernier réveil, c’est mon dernier matin.
J’aurais préféré... non. Non rien. Ce serait pire.
Plus rien ne m’inspire. Plus rien ne me retient.

Tu vois, j’ai fait de moi tout ce qui t’horrifie.
Plus je me désagrège et plus tu irradies.
J’ai mis dans ton écrin ma merde quotidienne :
Il fallait au moins ça pour qu’enfin tu deviennes.

Ce monde abominé, recouvert de crachats,
Cette France des kebabs et des pizzerias
Ce temps des Nabila, des tapis de prière
Je te le lègue, tiens, agis à ta manière.

Isolé par mes pairs et sous les postillons
Me voici étranger à ma propre famille.
J’espérais des garçons. Je n’ai eu que des filles.
Le grand remplacement se trompe de fiction.

Va je ne te hais point, beau sang qui me renie.
La fleur oublie souvent où puisent ses racines.
Va, vole et brille loin de ma lente agonie.
Ma bouche est une tombe ouverte sur des ruines.

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